Pour jouer de variations, le grain a pris des dimensions
différentes; ainsi la cristallisation a-t-elle été
augmentée ou réduite et le passage de la lumière modulé,
plus ou moins diffracté dans la masse épaisse et
labyrinthique du verre obtenu. Conçu et réalisé, le matériau demandait encore un fabricant. Huit mois
plus tard, les premières plaques arrivaient dans l'atelier
toulousain. Épaisses d' 1 cm au maximum, elles
étaient longues d' 1,50 m et larges de 90 cm.
De lourdes plaques de verre dont on avait fait varier la
composition granuleuse afin d'obtenir de fines modulations,
des passages en douceur d'une texture à
l'autre, d'une densité de cristallisation à l'autre.
Cuites dans des
moules, ces plaques de verre avaient également
l'avantage de présenter deux faces différentes; l'une
au contact de la flamme était devenue lisse et
brillante, l'autre dans le moule avait gardé sa douce
granulation.
Un verre à double face et variable qui
assurait en fait l'intégration des vitraux à l'architecture.
Textures et brillances en communion, le verre semblait déjà correspondre à l'abbatiale; sa transformation sous l'effet du soleil marquerait définitivement l'intégration des vitraux au site et à l'architecture conquois.