Le XXème siècle, entre petites victoires et grandes restrictions
1926
Alexandrine Gibb dirige la formation de la Fédération sportive amateur féminine du Canada (WAAF) afin de donner aux Canadiennes la chance de participer à des compétitions internationales.
1928
Plusieurs femmes s’effondrent à la fin de l’épreuve de 800 m; l’épreuve est déclarée trop dangereuse pour les femmes et est interdite jusqu’en 1960.
1976
L’aviron et le basket-ball font leur entrée au programme olympique féminin.
1987
Betty Baxter fonde l’école nationale pour femmes entraîneurs.
Les prémices de cette égalité entre le sport féminin et le sport masculin sont visibles à travers la présence des femmes aux Jeux olympiques de 1900 à Paris dans les disciplines golf et tennis.
Nous pouvons citer, entre autres, les basketteuses Clara Gregory Baer Clara Gregory Baer et Senda Berenson Abbott, mais aussi Annette Kellerman, championne de natation en 1900 et créatrice du maillot de bain une pièce. 6 femmes participent aux Jeux Olympiques de Paris en 1900, en tennis et en golf. À partir cette olympiade, elles seront sans cesse plus nombreuses et dans de plus en plus de disciplines à y participer. C’est à cette période qu’en France naissent les premières sections féminines de gymnastique dans les grandes villes comme la capitale ou encore Lyon. L’Union française de gymnastique féminine est créée le 21 avril 1912 à Lyon afin de réunir les différentes sections. En 1914, elle compte 80 associations affiliatives.
Deux associations, Fémina Sport et Académia, fondent la Fédération des Sociétés féminines Sportives de France en 1918 (F.S.F.S.F.) présidée par Alice Maillat. Le nom d’Alice Maillat est de nos jours inconnu pour beaucoup. C’est pourtant grâce à elle que le sport féminin a pu totalement s’émanciper en France et à l’international.
De son côté, Pierre de Coubertin
est
peu enclin à accueillir les femmes aux Jeux olympiques :
« Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs » car « une olympiade femelle est impensable, elle serait impraticable... ».
En 1922 l'éminent docteur Boigey rappelle encore que « La
femme n'est pas faite pour lutter mais pour procréer ». Les anthropologues, médecins ou philosophes
reconnaissent que les femmes peuvent être admises dans une activité sportive que lorsque celle-ci met en
évidence leur grâce afin de pouvoir plaire à leur futur mari ou favorise leur fécondité.
Des injonctions normatives leur sont imposées, notamment au niveau de leur tenue morale et de leur
costume. Ainsi, le port du pantalon par une femme est permis en gymnastique mais la jupe reste
obligatoire pour les sports féminins qui se pratiquent dans un lieu public (vélo, sport équestre). Malgré cela, les
femmes sont progressivement admises aux Jeux olympiques dans des sports de démonstration : boxe et tir à
l’arc aux Jeux olympiques d'été de 1904, natation et tennis aux JO de 1908 et de 1912, athlétisme et
gymnastique aux JO de 1924.
Elles ne sont officiellement reconnues comme athlètes avec leurs propres épreuves qu’aux Jeux Olympiques de 1928 à Amsterdam. Elles peuvent participer à 5 épreuves, et ne représentent que 10% des délégations internationales.
Malgré cette campagne de dénigrement systématique parfois machiste, certaines championnes parviennent à exister médiatiquement telles la joueuse française de tennis Suzanne Lenglen et la très controversée Violette Morris dans les années 1920. Ces victoire ainsi que l'action d'Alice Milliat, entre autres, aboutit à la pleine reconnaissance du sport féminin lors des Jeux olympiques d'été de 1928.
Néanmoins, certaines disciplines comme le marathon restent interdites aux femmes jusqu'en 1981, avec le premier marathon féminin olympique en 1984. Ces actions se traduisent par une augmentation constante de la proportion des femmes aux olympiades, qui passent de 2 % du total des athlètes en 1912 à 30 % en 1992.
Le XXème siècle est une vraie
révolution
pour la place de la femme dans le sport et pour le sport féminin. En France, il faut attendre le
milieu du siècle dernier pour voir émerger des figures féminines fortes et militantes pour la
promotion du sport féminin.
Depuis, ce combat vise avant tout l’égalité hommes-femmes dans la
pratique
sportive et dans le choix des disciplines proposées pour les femmes. Si moins de 10% des femmes
pratiquent une activité sportive en 1968, elles sont aujourd’hui plus de 50%.