De l’époque moderne au XIXème siècle : Une légitimation tardive de la femme dans le monde sportif

Athlétisme féminin, sous l'Empire romain. Mosaïque de la Villa del Casale, IIIe siècle. Piazza Armerina, Sicile
              (Wikipédia)

1805

Sophie Armant Blanchard s’envole seule dans une montgolfière alimentée au gaz

1849

Les féministes de New York inventent les bouffants.

1900

Les femmes sont admises aux compétitions des Jeux olympiques modernes dans les épreuves de golf et de tennis; la joueuse de tennis Charlotte Cooper de Grande-Bretagne devient la première championne olympique.

1900

Les Canadiennes escaladent les montagnes Rocheuses.

Il n’y avait aucune femme aux premiers Jeux olympiques de l’ère moderne en 1896.

Malgré que les femmes ne soient pas les bienvenues en compétition, le sport féminin devient de plus en plus encadré avec le premier traité de gymnastique féminine en 1820 signé à Londres. C’est un texte qui donne une plus grande visibilité à la femme dans le monde sportif et qui amorce cette certaine « féminisation » du sport.

L’intérêt grandissant pour la gymnastique, dans la société française du XIXème siècle, n’est pas anodin. Son objectif est de rendre cette discipline obligatoire dès l’école primaire, afin de préparer physiquement les garçons aux métiers d’ouvrier ou de l’armée, et les filles aux tâches ménagères et autres métiers réservés aux femmes. À la suite de ce traité, les activités sportives consacrées aux femmes se multiplièrent, l’escrime et l’alpinisme sont ouverts à ces dernières.

Photo of a plant with objects of different shapes
Un tournoi pour dames à Vienne (Ein Damentunier in Wien) Vers 1860, d’après un tableau de Franz Kollarz (artifexinopere)

Malgré cette ouverture, des inégalités subsistent notamment entre les femmes des différentes classes de la société. En effet, comme nous l’avons souligné à l’époque moderne, les femmes issues des classes supérieures sont aussi favorisées et ont accès à une palette disciplinaire conséquente par rapport aux autres femmes, elles peuvent pratiquer le tennis, la natation ou encore la gymnastique.

Ainsi, la place des femmes dans les compétitions sportives (chasse gardée des hommes), ne semble pas encore acquise et des vives réactions de la part des milieux conservateurs empêchent son développement fécond. Dès l’automne 1894, des personnalités réunies par Pierre de Coubertin constituent un premier comité national olympique dans le but d’assurer la participation française aux premiers Jeux olympiques moderne prévus en 1896 à Athènes et de préparer la seconde Olympiade. Pierre de Coubertin, explique les choses assez simplement :

« Les jeux olympiques doivent être réservés aux hommes […] une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. »

Finalement, en dépit de la volonté de créer un équilibre, nous remarquons que des disparités entre les femmes sont encore à l’œuvre. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour constater un réel changement dans la conception du sport féminin.