Le « pavillon noir » est un bâtiment structurellement encordé dans une armature de béton noir. Cerclé, strié, balafré, cet objet radical propose l’image d’un édifice qui ne présente que la peau et les os. Il oppose sa brutalité décharnée au contexte urbain pompier cher aux élus locaux, et révèle les entrailles d’un organisme solitaire. Un organisme qui laisse entrevoir l’essentiel de sa fonction : les danseurs de la compagnie Angelin Preljocaj en pleine création. Ces corps s’échappent alors, quittant les lieux interdits et offrent à la cité Aixoise l’incertitude d’un moment de création.
« C’est un bâtiment de maçon, de coffreur, de ferrailleur, de menuisier, de boiseur, de gens du métier. Je leur dois tout et à eux seuls je dois… »– Rudy Ricciotti
Histoire de création, histoire de béton aussi. C’est en effet l’histoire d’une mise en œuvre qui nous raconte la chronique d’une construction âpre et artisanale, comme la danse.
Créée en décembre 1984, la Compagnie Preljocaj devient Centre Chorégraphique National de Champigny-sur-Marne et du Val-de-Marne en 1989. En 1996, elle est accueillie à la Cité du Livre à Aix-en-Provence et devient Ballet Preljocaj.
En octobre 2006, le Ballet Preljocaj a investi son nouveau lieu conçu par l’architecte Rudy Ricciotti : le Pavillon Noir est le premier centre de production construit pour l’activité qu’il abrite où les artistes peuvent mener leur processus de création en intégralité, du travail en studio à la représentation sur scène. Dans son Théâtre et ses quatre studios, des rencontres et des spectacles de danse sont proposés toute l’année : ceux d’Angelin Preljocaj et de compagnies invitées.
Le Ballet Preljocaj est aujourd’hui constitué de 26 danseurs permanents, plus de 100 représentations par an sont effectuées en France comme à l’étranger. Depuis la création de sa compagnie, Angelin Preljocaj (chorégraphe et directeur artistique) a créé 46 chorégraphies, du solo aux grandes formes.