• titre du film
  • image de lampe
  • image de lampe
  • image de lampe allumee

    LE GÉNÉRIQUE

    « Le générique de film est l’art subtil de mélanger image, typographie et musique. C’est une partie méconnue de l’histoire du cinéma, du graphisme et de notre mémoire collective (…)

    Né avec la naissance du cinéma, dans un premier temps le générique de film se contente de présenter les personnes qui ont participé à l’œuvre cinématographique. Progressivement, certains réalisateurs en font plus qu’une simple succession de noms et l’utilisent pour mieux immerger le spectateur dans l’œuvre. Ils confient cette tâche à des directeurs artistiques. Ainsi Saul Bass invente le générique moderne en travaillant avec Otto Preminger sur L’Homme au bras d’or en 1955. A partir de cet instant, le générique passe du statut d’obligation légale à un des premiers champs d’expérimentation de l’image en mouvement. »

    C’est la synthèse diabolique du trait noir et du monochrome, servie par un sens implacable de la composition et de la typographie qui fait la justesse des génériques de Saul Bass : un minimum de moyens pour un maximum d’effets. La bande-annonce d’un film signé par le maître, devient une carte de visite éternelle et s’inscrit dans l’inconscient collectif. Saul Bass expérimente, profite des nouvelles possibilités techniques (le cinémascope, techniscope,…), à commencer par l’apparition de la couleur, désormais commune. Il renoue avec une approche populaire de l’image, détournant les caractères typographiques communs. Les cultures et les influences s’entrechoquent, à l’image de ses horizontales et verticales qui se retrouveront souvent dans ses génériques par la suite, refusant le superflu pour se concentrer sur la thématique du film. L’atmosphère est marquée par les évolutions brutales ou au contraire plus progressive des couleurs, des signes, des plans.

    Génerique du film : The Facts of Life

    Ce titre tente de décrire les ingrédients d'une situation « garçon-fille », en utilisant la typographie des noms des acteurs et les crédits techniques comme ingrédients actifs dans les incidents. Nous commençons par des cadeaux de fleurs ; avec des bonbons qui révèlent les noms des acteurs dans le fond de l'emballage en papier lorsque le bonbon est retiré ; cadeaux dont l'un est composé d'avoirs. Finalement, nos deux évoluent vers un verre de l'amitié dont les glaçons sont génériques ; un collier typographiquement orné de bijoux est offert; les cigarettes sont fumées en laissant des cendres typographiques; des conversations téléphoniques s'ensuivent; un rendez-vous est arrangé; des manteaux typographiques sont suspendus; une musique douce et des lumières suivent - toutes utilisant la typographie comme acteurs intrinsèques de la situation. Enfin, alors que l'abat-jour typographique est obscurci pour la deuxième fois, le film commence.

    Un peu plus sur les génériques de Saul et Elaine Bass: