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LES 20 HAUTS LIEUX
DE LA RESISTANCE
TOULOUSAINE

PLACE SAINT ÉTIENNE

Au mois d’août 1942, les premiers convois de Juifs internés dans les camps de Noé et du Récébédou partent pour l’Allemagne. L’archevêque Jules Saliège est informé du spectacle lamentable et déchirant des familles séparées, bousculées, entassées dans des wagons à bestiaux par des gendarmes français sur le quai de la gare de Portet-sur-Garonne. Monseigneur Saliège s’insurge et réagit. Il rédige une lettre pastorale dont il ordonne la lecture par tous les prêtres du diocèse à la messe du dimanche 23 août 1942. Le gouvernement de Vichy, par l’intermédiaire du préfet, tente de dissuader les curés de lire cette lettre. Mais Monseigneur Saliège refuse d’obéir et ordonne de nouveau la lecture de sa lettre pastorale aux curés qui ne l’avaient pas lue à la messe précédente. Le retentissement de cette déclaration est considérable, la radio de Londres la fait même diffuser sur les ondes. Cette lettre pastorale fut suivie de nombreuses actions en faveur des Juifs. Confection de faux papiers, mise à l’abri dans la région toulousaine... l’archevêque met à contribution les moyens de l’Église pour aider les familles juives. Après la guerre, Jules Saliège fut élevé au rang de Compagnon de la Libération et figure parmi les “Juste parmi les Nations”. Extrait de la lettre du 23 août 1942 “Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux... Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.”Une autre personnalité remarquable fut honorée du titre de “Juste” : le Commis-saire Jean Phillipe était le chef régional du réseau Alliance sous le pseudonyme de Basset. Sa place lui permettait d’être au cœur du dispositif vichyste et de pouvoir prévenir à temps de nombreux résistants menacés d’arrestation. En janvier 1943, le commissaire Phillipe refuse d’obéir aux consignes de Vichy concernant l’arrestation systématique des Juifs. Il écrit une lettre de démission plutôt que de livrer aux Allemands la liste de tous les Juifs recensés à Toulouse, où il précise : “Je refuse – et sous mon entière responsabilité – de persécuter des israélites qui, à mon avis, ont droit au bonheur et à la vie, aussi bien que M. Laval lui-même.” Il est arrêté en janvier 1943 par la police allemande et transféré en Allemagne où il est condamné à mort par un tribunal militaire. Il est fusillé à Karlsruhe le 1er avril 1944 avec 14 autres membres du réseau Alliance.