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LES 20 HAUTS LIEUX
DE LA RESISTANCE
TOULOUSAINE

LE RÉSEAU FRANÇOISE
40 rue de la Pomme

Les réseaux d’évasion avaient une importance capitale dans la région du fait de la proximité de l’Espagne, porte vers Londres ou Alger. De nombreux réseaux et filières se sont mis en place pour permettre aux personnes traquées, résistants, Juifs, pilotes alliés tombés sur le territoire français, combattants souhaitant rejoindre les armées de la France libre de traverser les Pyrénées. Ce périple était difficile et dangereux, il s’effectuait à pied, était conditionné aux passeurs, souvent très courageux, parfois mal intentionnés, et aux refuges. Les Allemands avaient d’autre part déclaré les Pyrénées “zone interdite” et les surveillaient étroitement. Côté espagnol, la Guardia civil était impitoyable. Ceux qui passaient les Pyrénées risquaient la mort ou la prison en Espagne. Et pourtant, malgré les difficultés et les dangers, les filières d’évasion furent d’une incroyable efficacité, avec l’aide de nombreux montagnards. Le réseau le plus efficace fut sans aucun doute le réseau Pat O’Leary, soutenu par les Anglais et destiné à évacuer les pilotes tombés (la formation des pilotes était longue et les Alliés souhaitaient les récupérer rapidement). Le réseau était bien implanté à Toulouse et dans la région mais il fut démantelé en mars 1943. Marie-Louise Dissarddite “Françoise” donna son pseudonyme de guerre au nouveau réseau. Elle réorganisa le réseau, étendit son action, trouva de nouveaux contacts, passeurs et hébergements. Elle se rendit en Suisse pour convaincre les Britanniques de lui envoyer des moyens. Couturière de formation, dotée d’une forte personnalité, ingénieuse, elle déguisait les jeunes aviateurs qu’elle récupérait afin de leur permettre de rejoindre le plus discrètement possible les gares proches des Pyrénées. Ayant su s’entourer de passeurs sûrs et courageux, comme Francisco Ponzan Vidal (enseignant anarchiste espagnol qui fut fusillé en forêt de Buzet-sur-Tarn le 17 août 1944), Marie-Louise Dissard permit à près de 700 aviateurs alliés de rejoindre le combat. Malgré les consignes strictes des Britanniques, Françoise utilisa son réseau pour faire passer des résistants qui voulaient rejoindre Londres ou Alger.